w/ Kaelyn ; a precious, transient bliss

a precious, transient bliss
Kaelyn & Benjamin

 

3h00 tapant. Mon réveil sonne, un bip agressant qui vous rend cardiaque le temps d'une minute. Comme chaque matin, j'ai l'impression d'être aveugle, ayant de la difficulté à ouvrir mes paupières. Kaelyn dort toujours, mais plus pour longtemps. C'est à peine si mon réveil ne la réveil pas elle aussi. Je tends mon bras pour finalement éteindre l'alarme et ensuite enlacer ma petite amie. Ses cheveux sentent toujours merveilleusement bon. Malgré le confort, je dois me lever. Chaque matin, j'ai ma petite routine. Douche froide, elle se doit d'être froide, sinon je reste zombie le restant de la journée. Kae me reproche d'ailleurs cette habitude, l'empêchant de partager ce moment intime avec moi. S'en suit du déjeuner, deux œufs et deux toasts, parfois des céréales, mais je n'en suis pas fan. Ensuite, boulot. La plus grande majorité du temps, je commence à 4h30. Je me rends à l’hôpital, fais le tour et dis bonjour aux personnels comme chaque matin. Ma nouvelle partenaire m'attend déjà dans le véhicule et on décolle. C'est comme ça tous les matins quand je travaille. On reçoit quelques appels dans la journée, très souvent des vieilles personnes et parfois des accidents de la route. C'est varier et j'adore ça. La sensation de l'adrénaline qui parcourt vos veines après chaque appel, c'est encore mieux que la drogue. Quoique je n'ai jamais fait de drogue.

La journée se déroule assez rapidement et comme à l'habitude, je suis crevé à la toute fin. Dans ce cas-ci, j'ai du faire du temps supplémentaire. Après quatorze heures de boulot, je rentre finalement à la maison. La vaisselle de ce matin traîne encore dans l'évier. Un restant de café se trouve encore dans la cafetière. Je lance mes clés sur la table de cuisine et me précipite sur le canapé. J'ouvre le téléviseur et choisit le premier poste qui semble intéressant. Je n'ai même pas faim. De toute façon, j'ai grignoté un petit quelque chose au retour et Kaelyn doit faire du temps supplémentaire elle aussi. Avec des horaires qui varient, c'est difficile de savoir quand l'autre sera là, bien qu'on essaie de se le communiquer. Quoi qu'elle m'ait peut-être dit l'heure à laquelle elle serait là, je ne m'en souviens plus trop. Je suis bien trop fatigué que je vient à somnoler sur le canapé. Quelques minutes plus tard, la porte s'ouvre et des pas se dirigent vers le salon. Je l'entends m’interpeller, mais la fatigue est bien trop présente pour me tirer du confort dans lequel je me trouve. 

© ACIDBRAIN

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Kaelyn & Benjamin

 

J'ai un sommeil qui varie, certaines nuits un rien va me réveiller, et d'autre je vais dormir comme un mort. Cette nuit-là, le réveil de Ben me tire de mes rêveries, il est peut-être trois heures, ou quatre. La seule chose qui me réconforte quand ça arrive, c'est de savoir que Ben sera contre moi dans peu de temps, comme presque chaque nuit. C'est devenu une sorte d'habitude, il se réveille, m'enlace et sort du lit, probablement pour une douche froide. Froide, ouais, ce n'est pas une expression c'est littéral. Je le sens contre moi et attrape doucement sa main, marmonnant quelque chose d'incompréhensible, à moitié endormie, puis je l'entends se lever et me rendors. Mon réveil sonne à sept heures, j'avais encore le temps de dormir. Je me lève, attaque quelques exercices de cardio pour cinq minutes, fonce prendre un café, déjeune et enchaîne avec ma journée. Journée longue, chiante, pesante, avec des patients tout sauf agréables. Je ne sais jamais réellement à quelle heure je fini en arrivant le matin, je sais juste qu'une journée peut durer très très très longtemps. Comme celle-ci. Je rentre, lessivé. Journée longue, les gens qui ne savent pas conduire, et j'en passe. Mauvaise journée, en somme, et je suis crevée. J'ai qu'une hâte c'est de me poser sur le canapé, avec mon Ben qui cuisine quelque chose de très bon et qui nous prépare un film devant lequel s'endormir la tête légère. Je trouve la force nécessaire de pousser la porte rien qu'à cette idée, et soupire rien qu'en entrant. Aucune odeur particulière, rien ne cuit et mon estomac hurle déjà à la mort. Je jette mes clefs sur le plan de travail, échange mes chaussures pour des chaussons et vais dans la cuisine, vérifié si la non odeur est réelle ou bien si quelque chose est entrain de cuire. Rien. Rien du tout. Lasse, un nouveau soupire. La vaisselle est encore là, rien ne cuit, et monsieur est devant la télé. Génial, je suppose qu'aucune machine ne tourne non plus ? Les courses ne sont pas faites, ça commence idéalement comme soirée. La suite de la journée, en fait. "Ben ?" j'avance dans le salon, les nerfs déjà assez haut. "Tu peux m'expliquer ce qu'il se passe ?" je l'aime, réellement, mais pas ce soir. Ce soir je suis juste fatiguée, épuisée et sur les nerfs et ça s'entend dans ma voix.
 

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Kaelyn & Benjamin

 

Rare sont les fois que je reviens à la maison sans préparer de repas ou nettoyant un peu la cuisine. Je sais à quel point Kaelyn travaille fort et que ses journées peuvent être encore plus épuisante et stressante que les miennes et lorsque j'ai l'occasion d'arriver un peu plus tôt qu'elle, j'essaie de lui rendre se petit service pour lui permettre de se reposer à la maison en arrivant. Seulement, aujourd'hui n'est pas une de ces journées. Je suis crevé. Ma journée de travaille aurait du se complété à 15h00 et voilà que j'ai fait trois heures de plus en raison qu'un des employés s'est présenté en retard, pénalisant ma partenaire et moi. Nos ventres criant famine, on a décidé d'aller se prendre un petit quelque chose à grignoter dans l'un des fast food du coin, question de survivre à notre journée. De là vient mon inactivité à la maison, mais je ne me doutais pas de la réaction de ma petite amie qui me dit tout simplement. "Tu peux m'expliquer ce qu'il se passe ?" Je sens l'irritabilité dans sa voix. J'ouvre un œil. Garde le silence quelques secondes avant de me relever pour lui faire face et la regarder. Elle avait l'air épuisée, comme moi, seulement, sa beauté restait la même. Qu'elle soit démaquillée, claquée, etc. Elle restait toujours la plus belle dans la pièce et je ne me gêne jamais de lui rappeler. Seulement, là n'était pas le bon moment. "Je suis crevé." J'ai pratiquement la même intonation d'épuisement dans ma voix et ma réponse ne doit pas être ce à quoi elle s'attendait de ma part. Je prends la télécommande afin de fermer le téléviseur pour ne pas devoir monter le ton un peu plus. Il est très rare que l'on se dispute. Certains de mes amis me demandent comment on fait pour vivre une relation si paisible, si parfaite, comme ils disent. Kaelyn et moi, on est fait pour être ensemble. Certains disent que la perfection tue un couple, mais je n'y crois pas. On s'entend merveilleusement bien, on communique beaucoup, on connait les limites de l'autre. Je ne dis pas qu'il n'y a jamais d'écorchure, il nous arrive de s'engueuler, mais la réconciliation n'est jamais bien loin. Je me dirige vers elle pour y déposer un baiser sur son front et du même coup lui caresser les cheveux. "Je vais prendre une douche." dis-je en me dirigeant vers notre chambre à coucher. Un douche chaude cette fois-ci, j'ai l'impression d'être crasse et peut-être que ça va m'aider à tenir le coup encore quelques heures. 

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Kaelyn & Benjamin

 

Ce qui m'énerve le plus, c'est son visage de je m'en foutiste. Cette position qu'il a. Il sait que ça ne va pas, il le sait, il le voit, et pourtant. Il est juste là, nonchalant, fidèle à lui-même, comme si tout allait bien dans cet appartement alors que la vaisselle traîne dans l'évier, qu'aucune machine ne tourne et qu'aucun repas ne cuit. "Je suis crevé." Hausse les sourcils. T'es crevé ? C'est tout ce que tu trouve à me dire ? Je soupire en secouant la tête, j'aime mieux quand il ne faute pas mais apparemment, personne ni rien n'est parfait. Sauf nous par moment. Si on oublie aujourd'hui, évidemment. Il s'approche, dépose un baiser sur mon front et.. et tu pense que ça va te pardonner de quoi que ce soit, ça ? "Je vais prendre une douche." haussement de sourcils second épisode. Soupire, "tu vas quoi ?" tu comprends là, que quelque chose ne va pas ? Je sais pas, j'ai pas l'impression qu'il se rende compte que je suis en colère, sur les nerfs, que j'ai eu une sale journée et que ça empire de plus en plus. "Donc en plus de ma journée de merde j'vais devoir me taper la vaisselle, la machine ET la bouffe sous prétexte que t'es crevé ?!" j'ai pas signé pour ça, j'ai pas envie de ça. Je suis pas ce genre de personne, je suis loin de l'être. Je veux bien être gentille, mais parfois il pousse un peu trop loin. Il reste calme quand il m'entends être en colère et ça me rends encore plus en colère, comme je le suis maintenant. "Tu sais quoi ? prends ta douche. J'vais encore m'occuper de tout l'reste et vivre comme si on était encore dans les années 50, c'est pas grave, c'est moi la femme, ça m'fait plaisir. Si tu savais comment je prends mon pieds à faire les tâches ménagères, j'adore ça." gros pétage de plombs de Kaelyn, mais après une rude journée de stresse, ça peut arriver à tous. Tu l'entends le sarcasme dans sa voix Ben ? Evidemment que tu l'entends, même un sourd l'entendrait.

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Kaelyn & Benjamin

 

Je suis calme de nature. Lors d'une urgence, si je dois prendre une décision importante, les gens autour de moi apprécient énormément mon sang-froid. Je ne perds pas mes moyens et dans mon métier, c'est une qualité très importante à avoir. Seulement, cela peut rapidement devenir un défaut dans une situation comme celle-ci. Certaines personnes n'aiment pas voir leur interlocuteur rester neutre et surtout lorsque cela concerne leur relation. Enfin, je le vois bien que ça l'énerve de me voir réagir ainsi, mais à quoi bon s'énerver si ce n'est que pour s'engueuler de plus belle. Si je me mets à lui répondre comme elle me parle, je sais que je vais tout simplement la rendre encore plus en colère. "tu vas quoi ?" Je suis déjà quelques pas derrière elle et je sens son regard me transpercer tout le corps. Pourquoi ai-je l'impression que cette soirée ne se terminera pas sur de bons termes. Je viens à me retourner pour lui faire face, question de ne pas lui manquer encore plus de respect. Je pose mon regard sur elle. J'ai remarqué au fil des années que la couleur de ses yeux change selon son humeur. Ils deviennent particulièrement plus foncés lorsqu'elle pleure... et gris lorsqu'elle est en colère. Je confirme qu'ils sont gris en ce moment. Elle semble trembler, ou bien c'est une impression. Je ne peux m'empêcher de la regarder lorsqu'elle reprend de plus belle. "Donc en plus de ma journée de merde j'vais devoir me taper la vaisselle, la machine ET la bouffe sous prétexte que t'es crevé ?!" Ses paroles ne parviennent pas à mes oreilles. Je suis ailleurs, mon regard la fixant toujours. J'observe les moindres traits de son visage. Elle est tellement belle. Parfois j'ai l'impression de la perdre, que l'on se perd mutuellement. Je secoue légèrement la tête pour retirer ses pensées de mon esprit et ses paroles me tirent aussitôt de ma rêverie. "Tu sais quoi ? prends ta douche. J'vais encore m'occuper de tout l'reste et vivre comme si on était encore dans les années 50, c'est pas grave, c'est moi la femme, ça m'fait plaisir. Si tu savais comment je prends mon pieds à faire les tâches ménagères, j'adore ça." Je suis épuisé et sa colère parvint finalement à se transmettre à moi. Je n'ai même pas envie de répondre à sa frustration si futile, mais ça ne peut durer ainsi. Je dois mettre un terme à tout ça, car l'envie d'aller au lit en colère, non merci. Je déteste ça. "Oh non, mais est-ce que tu t'entends parler?!" À quoi elle joue de sortir la carte de la femme soumise. "Premièrement, je ne t'ai jamais demandé de faire quoi que ce soit, tu tiens pour acquis que tu dois tout faire ce soir. Et puis tu parles comme si je ne fais jamais rien ici! C'est bizarre, mais chaque fois que je suis à la maison le premier, ton dîner est servi. La majorité de la vaisselle est fait elle aussi et pourquoi ? Parce que je sais que tu travailles dur et tu mérites que je t'aide à alléger tes journées." dis-je en levant légèrement le ton avant de me calmer à nouveau. "Seulement là, je suis crevé. Je t'aime Kae, comme tu ne peux pas l'imaginer, mais je viens de passer une journée d'enfer et ton homme n'a pas envie de se faire chier avec tout ça ce soir." Je fis demi-tour, osant lui faire dos. "Sur ce, je vais prendre ma douche." Mon regard se pose brièvement sur le canapé du salon qui, fort probablement, me fera office de lit pour la nuit avant de faire quelque pas vers la chambre à coucher qui me mènera à la salle de bain adjacente.   

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