Un problème de coeur, mais pas que. (Kiara)

   
   

J'ai eu mal dans la nuit, d'habitude la douleur passe toute seule au bout de quelques heures, mais là elle a tenu jusqu'au petit matin. C'est compliqué de ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller ses camarades déjà endormi lorsque on à mal quelque part. J'ai quand même tenu plus longtemps que d'habitude et je suis presque comme un super-héros finalement. Je ne sais pas quelle heure il est, il ne fait pas totalement jour et il ne fait pas non plus trop noir dehors. Je ne peux plus attendre comme ça et je décide de descendre au premier étage pour essayer de trouver quelqu'un. En général le matin tôt il y-a toujours quelqu'un pour préparer nos petits-déjeuners et effectivement en bas je trouve la directrice qui est déjà là. Elle doit se demander qu-est ce que je fais ici, mais très vite je lui dis la vérité. Elle ne sait pas vraiment quoi faire alors elle me demande de monter m'habiller et qu'elle va m'entraîner à l'hôpital. Je déteste les hôpitaux, sa sent pas bon, il fait toujours très froid et il y-a beaucoup de malade qui font peur. J'ai pas le choix je crois bien alors je remonte en vitesse dans la chambre pour enfiler le premier jean que je trouve et le premier t-shirt aussi. Je redescends les escaliers à toute vitesse, mais je fais aussi attention histoire de ne pas me rendre pour une fracture en plus. Sans plus attendre elle me met dans sa voiture et part en direction de l'hôpital. J'ai l'impression de pas comprendre ce qui m'arrive, je suis à moitié endormi, j'ai mal presque partout et en moins de deux elle est déjà sur place. Je sors de la voiture et entre dans l'hôpital, j'ai pas d'autre choix que de la suivre puisque elle me tiens la main. « Bonjour … Je suis directrice d'un foyer d'orphelin et j'ai ce petit garçon qui a de violente douleur dans la poitrine depuis cette nuit. » Elle à l'air plus inquiète que moi qui ai mal. « Installer vous ici je vais chercher un médecin. » elle m'entraîne sur un lit, je crois bien qu'ici ce sont les urgences, mais je ne suis pas sûr. Je suis posé là sur ce grand lit et je dois attendre qu'un médecin arrive pour s'occuper de moi visiblement.

© charney

   
   

Encore une nuit plus que mouvementée à l'hôpital, il y a pas mal de médecins en vacances, congé maternité ou arrêt maladie alors j'ai donc accepté de faire quelques heures supplémentaires, quitte à travailler de nuit en plus de mes journées sur mon emploi du temps, cela ne me dérange pas. Dans tous les cas, depuis que je suis passée titulaire, l'hôpital est ma maison. C'est vrai, je passe plus de temps ici qu'à mon propre appartement et quand je suis en congé, je trouve le moyen de venir faire un tour pour vérifier que mes patients ne manquent de rien. C'est le moins que je puisse faire et c'est pas comme si j'étais à dix minutes à pied de là où je vis non plus.

Sacré nuit en tout cas ! Entre les jeunes venant à cause d'une blessure suite à une bagarre qui a dégénéré, et les urgences, impossible d'avoir un temps de répit. Tôt dans la matinée, on peut enfin dire que cela s'est calmé. Je suis tranquillement installée dans un fauteuil dans la salle de pause, un Starbucks en main que je déguste pour pouvoir me donner des forces pour tenir encore quelques heures. Soudain une des infirmières entre à l'intérieur pour prendre en charge un petit bonhomme qui ressent des douleurs à la poitrine, je me lève aussitôt et finit d'un trait ma boisson chaude. « J'arrive, il est aux urgences ? Si jamais, j'aurai besoin que tu vérifies s'il nous reste de la place en pédiatrie au cas où si on viendrait à lui faire des examens pour la journée. » demandai-je en souriant à l'infirmière en question. Je finis par la suivre pour aller voir le petit garçon en question. Un doux sourire s'affiche sur mon visage quand je le vois allonger sur le lit. « Bonjour bonhomme, je suis le docteur Bonnatti mais tu peux m'appeler Kiara, si tu en as envie. Tu peux me dire où tu as mal ?» lui demandai-je en m'asseyant au bord du lit en sortant mon stéthoscope de la poche de ma blouse..

© charney

   
   

J'ai pas trop envie d'être ici mais je sais bien que j'ai pas le choix. C'est vrai, c'est la première fois que j'ai autant mal comme ça et je dois l'avouer c'est aussi la première fois que j'ai peur comme ça. Une fois arrivé à l'hôpital une infirmière m'a placé dans ce qu'il appel un box, sur un lit. La dame de l'orphelinat est là avec moi puisque je dois être accompagné étant encore un enfant. Je suis allongé sur le lit, les bras croiser, j'ai froid, j'ai peur et j'ai mal et je ne peux rien faire d'autre à part attendre que quelqu'un vienne me voir. C'est après quelques minutes d'attente que le rideau se pousse enfin et qu'une tête apparaît, une femme et visiblement c'est elle qui va s'occuper de moi. « Bonjour bonhomme, je suis le docteur Bonnatti mais tu peux m'appeler Kiara, si tu en as envie. Tu peux me dire où tu as mal ?» Je ne suis pas craintif, loin de là même, mais les médecins et les hôpitaux j'aime pas tellement c'est quand même très grand et terrifiant. Je sourie légèrement à la dame qui va s'occuper de moi et lui montre sur mon t-shirt où j'ai mal. « Ici. » C'est ensuite au tour de la dame de l'orphelinat de prendre la parole. « Visiblement les douleurs ont commencé cette nuit, il ne m'a prévenu que ce matin très tôt. Je sais qu'il a des soucis au cœur, mais là ça semble beaucoup plus fort que d'habitude. » Je vais peut-être rester ici quelques heures, je ne sais pas ou bien alors quelques jours ? Oh non, qui va rester avec moi dans ces cas-là ?

© charney