un regard intense, un visage surpris. (oskar&simon)

Il se réveilla bien tôt, comme souvent. Plus qu'il ne l'aurait voulu, peut-être. Son téléphone sonna, un numéro inconnu, du démarchage commercial par téléphone. Dieu qu'il avait horreur de ça et d'être réveillé par ça surtout. Après une bonne discussion houleuse, il raccrocha, se jetant en arrière dans son lit, désespérer d'avoir été dérangé. Il était trop tard pour se rendormir, et trop tôt pour appeler la population à faire quelque chose, avec lui... Le regard rivé sur son réveil mécanique, regardant les minutes passer, dans un bruit de fond de tic-tac, il soupira. Il se décida finalement à se lever après 7 bonnes minutes, tel un zombie. Une main dans ses cheveux non coiffés, assez courts. En ce moment, il alternait moment avec une petite barbe, moment sans barbe... Aujourd'hui, il en avait un peu. Vêtue d'un simple boxer, suivant le chemin de sa cuisine au radar. Un éléphant dans les escaliers, manquant presque de se casser la figure, oubliant la dernière marche. Se posant dans sa cuisine américaine après un râle, une main de chaque côté de l'évier, le visage levé vers la fenêtre face à lui. Les yeux mi-clos par le soleil qui traversait la vitre. Il se rinça rapidement le visage pour se réveiller, cela lui fit un bien fou. Il se fit un petit-déjeuner digne de ce nom, comme toujours, avant de remonter prendre sa douche. Enfilant un simple tee-shirt gris clair et un pantalon loose. L'horloge avait tourné et rester chez lui était une idée qui le séduisait, mais le jeune professeur savait pertinemment qu'il ne resterait pas longtemps à tourner en rond tel un lion en cage, même avec un bon bouquin ou sa guitare...

Oskar décida de sortir de chez lui, enfilant ses chaussures seulement sur le palier de la grande maison laissée à moitié à l'abandon. Son regard azur se porta à sa droite, puis à sa gauche, cherchant où aller... San Francisco, il connaissait cette ville presque dans les moindres recoins, à force de s'y promenant souvent. Bien qu'il n'y vive que depuis deux ans et quelques mois. Et si on changeait pour une fois... C'était décider. Marchant dans le bout de jardin de devant, en friche, il allait jusqu'à la vieille voiture des années 70 peut-être 80 qui étaient garés au milieu des fourrés et qui n'y avaient pas bougé depuis des lustres. Il ne conduisait que rarement. Préfèrent prendre le vélo ou le transport en commun pour aller à l'université en général. Il monta au volant heureux de poser ses mains sur ce tas de ferraille qui pourtant était surement en meilleur état que sa baraque au final. Direction le Golden parc..

Il commença à marcher dans le parc de la ville. Les mains dans les poches, ayant finalement choisi de mettre sa veste de jogging noir sur le dos. Qu'il avait embarqué avec lui au dernier moment. L'air frais du matin lui piquant les bras, le temps lui paraissait plus froid qu'à au normal. Il n'était pas vraiment frileux, non, mais tombait assez facilement malade, des petits rhumes, Wesley en chopait souvent. Du coup, il avait pris cette habitude de se couvrir même s'il n'avait pas vraiment froid. Soupirant plusieurs fois lors de sa marche, s'enfonçant du parc quasi-désert. Il croisa quelques coureurs courageux. Peut-être aurait-il dû faire de même, au lieu de flâner. Arrf, il n'en avait pas eu envie ni le courage. Malgré ses vêtements loose mit à cet effet. Le nez en l'air, regardant les oiseaux se réveiller et partir à la chasse pour le petit déjeuné. C'était un paysage qu'il aimait... La nature qui se réveille. Mais on ne lui laissa pas vraiment le temps de contempler davantage les lieux. Une épaule contre la sienne, le choix ne fut pas très rude, mais il le sortit de ses pensées.

Son regard cristal, alors, se pose sur cet homme fluet qui vient de lui rentrer dedans. Son regard s'agrandit alors qu'il le reconnaît immédiatement, Simon. Jamais il ne s'était attendu à le revoir, ici ou ailleurs. Simon avait été un compagnon de quelque temps d'Oskar... Ils avaient vécu une belle histoire et Simon avait été particulier après les événements qui avaient poussé le musicien à déménager. Mais Oskar était parti sans crier gare sans aucune explication après que Simon lui est confié quelque chose de très dure. Oskar avait fui, comme un lâche, oui, il avait fui facer à cet homme qui avait osé fait ce que lui n'avait jamais osé. La voix de l'homme, la sortie de ses pensées. « Ne t'excuse pas, cela arrive. Puis j'étais perdu dans mes pensées également. Je suis également fautif. » Une main passe dans ses cheveux alors décoiffés. Le mal aise est palpable, ses retrouvailles sont assez étranges. Oskar émet un léger sourire alors. « Tu vas bien ? Cela me fait plaisir de te croiser. » Fit-il simplement, histoire de lancer la conversation doucement.

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Oskar fait face, il sait bien que cette rencontre ne va pas être facile. Il lui en veut surement et il aurait bien raison. Mais cela avait été trop dur pour Oskar, trop dure de se sentir si faible face à cet homme... Non pas qu'il estimait être plus fort, mais cette faiblesse était différente. Ce n'était pas physique, ce n'étaite même pas mental, c'était un tout, un tout... Si Oskar avait eu le cran, le courage de Simon, sa sœur serait surement encore là avec eux. Bon oui, lui serait surement en prison pour meurtre. Mais qu’importait. Sauf qu'il n'avait pas eu ce fichu cran de se lever un matin et d'aller défoncer la tête de ce connard qui se défoulait sur sa sœur... Non, il était resté dans sa petite vie tranquille. Il avait fermé les yeux écoutant la voix de sa sœur plus que son regard qui avait supplié de l'aider. Il se sentait si minable. Les mots francs et secs de Simon ne furent en aucun cas une surprise pour le musicien. Même s'il s'étonnait qu'il se soit plongé dans la bouteille. Il ouvrit la bouche pour répondre, réprimander l'homme, son ex. Mais ce n'était plus son rôle, ce n'était plus dans ses attributions, non pas qu'il se fichait de lui. Non, même à vrai dire de le revoir lui faisait du bien. Revoir son visage creux et ses cheveux qui n'avaient jamais vraiment de coupe étaient un pur bonheur. Mais ce n'était plus à lui de lui dire ce qui était bien ou mal.

« Tu as raison... » Fit Oskar sèchement. « Tu as toujours eut raison Simon. Et j'ai été bête. » S'excuser ? À quoi bon ? Le temps était passé, c'était trop tard à présent. Mais peut-être était-il temps pour Oskar de s'expliquer, un peu. « Tu as fait ce qu'il fallait pour protéger la personne que tu aimais. Moi non... » Son regard se baissa alors que sa bouche ne pouvait en dire d'avantage... Il ne pouvait pas parler d'elle, c'était trop dur... Il serra ses mâchoires et décida de poursuivre son chemin. À quoi bon lancé un débat, il était parti, il avait fui et il continuait à le faire encore. Tel le lâche qu'il était.

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