ON A TOUS UNE HISTOIRE
" Lukyan ? " Je jouais à la console quand j'entendais la voix de ma mère m'appeler, je commençais déjà à tirer la grimace. Sérieusement, je n'avais pas envie de la voir, elle allait me hurler dessus à nouveau. Un mois de cours et déjà trois avertissements, puis cette fois j'étais viré pour une durée d'une semaine.
" Ouai " Je ne faisais pas trop malin pour le coup. Mon regard n'avait même pas croisé pendant le temps de trois secondes le regard de ma mère. Mon père arrivait juste derrière ma mère, j'avais su décrypter un sourire sur son visage. Je me demandais bien ce qu'il allait me dire, surtout avec un tel rictus. Pour le coup, moi qui pensais me faire engueuler, la situation avait l'air complétement différente pour le coup.
" On a parlé avec le psychologue qui ta fait passer des tests. " Lui, je l'avais complétement oublié pour le coup, je m'installais face à mère, je ne savais pas pourquoi, mais rester debout n'était pas forcément une bonne idée dans ma tête.
" Donc ? " Je m'attendais à tout sauf à ce que mes parents s'apprêtaient à me dire. Mon regard flirtait avec mes parents avant de se poser dans celui de ma mère qui venait prendre la parole.
" Tu es plus intelligent que ce professeur le pensait .. En fait tu l'es même plus que les grands. Tu as un QI plus élevé, mais ça ne t'aide pas forcément à réussir, car tu comprends trop vite et tu t'ennuies facilement." Je ne comprenais pas tout pour le coup, je tentais de m'accrocher au dire de ma mère, mais cela était compliqué, je n'arrivais pas à tout saisir.
" Comment ça ? " Des questions, plein de question dans ma tête, déjà qu'en temps normal j'en avais plein, là c'était encore plus qu' à l'accoutumé. Je finissais par tout comprendre, quand ma mère m'expliquer exactement ce que le mot surdoué avec un QI supérieur voulait dire.
Ça ne cessait de tourner dans mon esprit ! Comment devais -je gérer cela ? Comment pouvais-je réussir à surmonter tout cela ? Impossible. Du moins, je commençais à vouloir lâcher tout bonnement. C'était quoi le problème chez moi ? Je devais faire quoi ? Je me sentais de plus en plus affaibli et pourtant, je continuais de lire les conseils qu'on me donnait pour que je ne puisse pas manger que je ne devais pas craquer ! Je n'avais plus faim de toute façon, mais jouer au football devenait compliqué, mais c'était ce sport, ce cher sport qui était à l'origine de tout cela. Je devais faire un poids parfait aux dires de mon père et lui le coach était intransigeant avec ma personne ! Il voulait absolument que je remporte le nouveau record entant que quater back, mais je ne faisais que lutter contre moi et non contre les autres joueurs étant mes adversaires. Je ne parvenais pas à trouver le bon rythme. Je n'y arrivais pas, j'avais beau tenter, rien n'y faisait. J'étais comme une étoile perdu au milieu du ciel , seul, et qui n'arrivait pas à rejoindre les siens. Mon père hurlait quand il me voyait manger autre chose que des vitamines ou encore des protéines alors j'avais tout bonnement abandonné la nourriture petit à petit. Mon corps tenait bon , jusqu'à aujourd'hui, où il venait de me dire merde. J’étais dans les vapes et je ne m'attendais surement pas à ce que je tombe dans le coma. J'étais resté pendant cinq jours dans le coma, les médecins avaient découvert pourquoi : l'anorexie. Cette maladie que j'aurais qualifié de problème de fille tout comme les règles après tout. Mais, apparemment, je faisais fausse route! Mes rêves venaient de s'écrouler juste pour faire plaisir à mon père ... je n'étais plus rien à présent, sauf l'ombre de moi-même. Et le mec qui avait un père refusant de venir le voir ! Il m'accusait d'avoir été faible .. Et il n'avait pas tort dans le fond, si ?
" Il n'est pas venu !" Disais-je amèrement à ma mère, un an dans cette maison de repos, loin des miens ! Il n'avait pas fait l'effort de venir me voir une seule fois ! Non, bien trop compliqué pour lui ! Il m'en voulait d'avoir ruiné ses espoirs ! Sauf que monsieur n'avait pas conscience que tout cela n'était que de sa faute à tout le temps pousser mes limites encore et encore ! Comment voulait- il que je m'en sorte ? Sincèrement, il me décevait. Il avait toujours été mon héros, mais pour le coup, il n'était plus rien. Je savais que dire cela face à ma mère lui fera mal, elle était entre nous, nous défendait tous les deux, cela avait l'air de la fatiguer. Elle n'avait pas loupé ce que le médecin/psychologue lui avait dit, comme quoi on m'avait trop poussé, elle savait qui était responsable, mais il n'en était pas conscient après tout. Moi, j'avais ma vie ruinée, oui, j'avais encore mon cerveau qui continuait de fonctionner de manière différente des autres, mais mon rêve avait toujours été d'être un joueur professionnel, mais si je voulais ça, je pouvais, mais en ruinant totalement ma jambe avec des chances de devoir la faire enlever si je me blessais à nouveau ! Comment dire que ne pas se blesser dans ce sport c'était simplement une mission impossible. Alors, j'allais devoir retirer, mes entraînements, le sport et me trouver autre chose pour m'occuper pour ne pas finir fou, car quand je n'étais pas occupé fort souvent, je pensais , je résolvais des problèmes compliqués, sauf, que je n'aimais pas forcément cela. Je n'avais qu'à faire comme les mecs cool de mon lycée, me poser et faire la fête, pourquoi pas après tout ? Alors, c'était ce que j'allais faire et reprendre une vie normale, du moins tenter de ne pas retomber dans les méandres de cette maladie qui m'était tombé dessus sans prévenir et qui m'avait totalement détruit physiquement et moralement pendant près de deux ans.
SMS: C'est maman, répond moi. Tout cela me dépassait. On venait de quitter la maison avec ma mère , cela faisait six mois qu'on avait quitté le nid familial, car mon cher père ne cessait de me rabaisser, me refoutre ce cinéma , selon lui que j'avais fait avec cette maladie de fille qui ne se sentait pas bien dans son corps. Il n'avait pas compris , toujours pas, il était tellement obnubilé par le fait que l'équipe du lycée gagne, encore et encore qu'il en oubliait l'essentiel. Sa famille. Mes potes de l'équipe eux étaient encore présent, même si mon père tentait de les déstabiliser en disant que je les avais lâchés ! Il était bête et je commençais à me demander si je serais capable de lui pardonner tout cela un jour. Ce soir, ma mère avait décidé qu'on devait retourner auprès de mon père, l'envie n'y était pas , alors j'avais décidé d'aller me balader avec ma copine. Je marchais sur les rails abandonnés de la ville, personne et surtout plus aucun train ne venait par ici. Enfin, je me sentais libre, mais je sentais bien que ma copine depuis cinq ans était distante. Elle me cachait quelque chose, mais quoi ? Je me le demandais et cela devenait insoutenable de ne pas savoir pour le coup. " Il se passe quoi ? " Demandais-je simplement. Un petit sourire venait de se peindre sur mes lèvres, mais son visage m'annonçait un truc qui n'allait pas me plaire alors, mon petit rictus avait fini par s'envoler tout simplement. Elle me quittait, car elle m'avait trompé. Mon cœur venait de loupe quelques marches. " Tu ne dis rien ? " Me demandait-elle. Je hochais la tête, la laissant planté là, marchant en espérant que cette ligne droite m'emmènerait dans un endroit où je retrouverais cette vie, que j'avais tant chéri et que j'étais tout bonnement en train de perdre.
J'étais tout simplement ... épanoui. Je n'avais pas besoin de me prendre la tête pour le coup. La vie était bien comme ça ? J'avais fait pendant deux les plus grandes villes de ce monde pour continuer mes prouesses en cuisine, mais il était vrai , que je regardais souvent mes photos de ma petite ville qui était comme un énorme cocon pour le coup. J'avais toujours aimé cette ville malgré les déceptions que cette dernière m'avait apporté , la plus grande fût tout bonnement le décès de ma mère , celui qui avait fini par me donner un coup au derrière jusqu'à me faire déguerpir de cette ville, de mon chez moi. La mort de ma mère fût soudaine, personne ne s’était attendu à ce décès qui fût si atroce à vivre pour moi. Je m'étais retrouvé seul avec mon père, avec qui je ne parlais plus depuis bientôt quatre ans depuis mon accident ! Nous étions devenus des anonymes se croisant dans une gare bondée de monde et où il était impossible de se louper, mais aussi de s'arrêter pour parler pour ne pas faire arrêter le monde de l'autre. Nous étions dans des atmosphères différentes ! Il était donc temps que je rentre chez moi, que je profite à nouveau de ma cher petite ville qui m'avait vu grandir, qui m'avait choyé , détruit, mais aussi rendu l'homme que j'étais à présent ! J'étais loin d’imaginer ce qui m'attendait en rentrant chez moi ! Cinq ans que j'étais parti, cinq ans et deux semaines que ma mère était morte. J'imaginais mon père toujours à la tête des entrainements de l'équipe de football, mais je me trompais, ce dernier perdait la tête petit à petit , il ne se souvenait plus de moi et ce fût là que je m'étais rendu compte , que j'avais eu tort de quitter cette univers pour tenter de fuir celui qui à présent je ne faisais que tenter de retrouver dans un regard .. Si il arrivait à me dire que tout cela était une maladie de fille et que j'étais une femmelette , j'en serais heureux, mais l’Alzheimer qui que la tristesse devait plus en être responsable l'avait enlevé , ne laissant qu'une enveloppe charnelle.
À présent, je lutte chaque jour pour tenter d'avoir un petit retour en arrière avec mon père, tout en continuant de faire fonctionner avec envie ce restaurant où j'ai été engagé, j'espère pouvoir offrir à cette ville un nouveau restaurant avec mes recettes. Pour le moment, je fais simplement ce pourquoi je suis payée, exécuter les recettes d'un autre, c'était ça d'être le sous-chef de quelqu'un d'autre, j'avais cependant un tas d'idée pour parvenir à mes fins, mais j'avais le cerveau embrumé par l'envie d'aider mon père, je l'avais pris chez moi, quelques fois, il se mettait à hurler me disant qu'il ne me reconnaissait pas. Je faisais avec, même si cela me faisait horriblement mal. J'étais heureux d'être de retour depuis un an pratiquement maintenant, j'avais une vie plaisante, malgré quelques petites choses qui me faisait peur comme la maladie et la vitesse dont il pouvait perdre ses moyens. J'avais peur de le perdre alors que je regrettais ces années à être aussi bête l'un que l'autre.